Tout d'abord, la première phrase de mon dernier envoi aurait du se lire comme suit : un otro campamento terminado... Les doigts se sont probablement entremêlés quelque part...
Aujourd'hui, jour de congé... Congé, vous avez dit...
Autre journée de visite avec un premier arrêt au volcan Masaya, un de ceux qui sont toujours en activité. Le site est classé "Parc national" et est très bien aménagé. On a fait d'abord le tour d'un musée où on nous a expliqué l'histoire de ce volcan et même celle de la chaîne dans laquelle il est situé tout le long du Nicaragua. Puis montée jusqu'au sommet en car qui nous apporte à quelques pieds à peine du cratère. Une fumée bleutée s'en échappe constamment et une odeur de souffre est perceptible même si le vent soufflait aujourd'hui en sens contraire de nous. Un gigantesque trou et un paysage lunaire autour... Époustouflant...
La visite suivante a été un peu plus sérieuse car on nous a amené sur une colline dominant Masaya visiter une "fortaleza", la forteresse Coyotepe. Construite en premier lieu comme endroit de protection et de défense, sa fin a été un peu moins glorieuse. Elle a été transformée en prison lors de la guerre civile de la fin des années 70 et des milliers de personnes y ont été emprisonnées, torturées et tuées par la dictature au pouvoir à l'époque. Cela nous a fait un effet étrange de parcourir les différents niveaux et de voir ce qui reste des cellules où étaient entassés les opposants au régime : salles de torture, inscriptions désespérées sur les murs, gravées par les prisonniers, sang d'origine maculant encore certains murs... On nous a dit que quelqu'un qui entrait à Coyotepe n'en ressortait jamais vivant et qu'on amenait même certains récalcitrants au dessus du volcan Masaya pour les balancer dans la gueule du cratère quand toutes les autres tortures avaient échouées. Les USA ont joué un grand rôle dans toute ce drame et, probablement aussi, par ricochet, le Canada puisque nous sommes presque toujours solidaires de notre voisin. Enfin! On pourrait en parler longtemps. Cette visite était impressionnante par toute l'immense souffrance imprégnant l'endroit.
Dîner dans un "St-Hubert" du Nicaragua, le "Tip Top" puis départ vers un grand marché situé à l'intérieur d'une grande place entourée d'une muraille. La muraille est d'ailleurs ce que j'ai le plus aimé, personnellement... :-)
Après, visite d'un endroit où l'on fabrique des maracas à partir du fameux fruit de l'arbre dont je vous ai déjà parlé et qui a été, par le passé, sacré : le "jicaro". Rien à voir avec une usine ou une fabrique comme on l'entend. En fait, ce sont 4 ou 5 "casas" familiales, avec des femmes, des enfants et des hommes qui recoivent les fameuses cabosses en question, les apprêtent, les lavent, les vident, les font sécher, les remplissent de petites pierrailles, les peignent et les sculptent afin d'arriver au produit fini... le tout pour la fabuleuse somme de 1$ la maracas... Les "artistes" inscrivent le nom ou le dessin qu'on leur demande avec une sorte de petit canif carré avec une vitesse et une dextérité extraordinaires.
Enfin, au retour, nous nous sommes arrêtés dans un petit "pueblo", Catarina, pour admirer une vue unique et superbe sur toute la région environnante. D'où nous étions, nous avions à nos pieds un lac formé dans un ancien cratère, la "laguna Apoyo", la ville de Granada au lointain, puis l'immense Lac Nicaragua en plus de notre désormais protégé, le Monbacho, dominant le tout. Je pense qu'il faut l'avoir vu pour réaliser toute l'ampleur d'une telle vision. Et, cerise sur le sundae, 4 musiciens ambulants nous ont joué (pour quelques cordibas, bien sûr, quelques airs de chanson dont le célèbre "Nicaragua Nicaraguita", un moment magique dans un environnement merveilleux.
Retour au Centre vers 16h30 et les femmes qui n'en avaient encore pas assez ont tenu leur petit cours de danse folklorique du Québec (petite danse en ligne enseigné par ma conjointe Célyne sur un reel d'Isidore Soucy, " le reel de la soupe au pois") qu'elles présenteront dimanche à la fin de notre séjour ici.
Voilà donc notre journée de repos...
Ce soir, en plus, "l'happy hour" a eu lieu en compagnie de 3 personnes de Sherbrooke en visite et en travail ici afin d'étudier une façon d'améliorer la culture à la ferme appartenant au CCOAR et même y implanter la perma-culture... Autres gens, autre travail humanitaire. La planète est vraiment petite et une multitude de personnes s'y croisent constamment afin de changer et améliorer le sort de leurs congénères....
Demain, reprise des activités avec les niños et niñas... Et pas plus de repos qu'aujoud'hui, probablement...
On est ici pour ça... :-)
¡Hasta mañana, la gente!
Je voudrais bien mettre des photos du volcan Masaya mais comment?
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